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Qui suis-je ?

Ici, une version poétique et idyllique, si vous préférez...
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Gérard Parramon.
Je suis entré à la S.N.C.F en septembre 1961, comme apprenti, au dépot de Tours - St Pierre des Corps. Mon frère ainé était déjà passé par là, huit ans auparavant. A cette époque, on entrait au chemin de fer comme on entrait en religion ! Mon père était Chef de gare, deux de mes oncles travaillaient au service du train jaune, dans les pyrénées, mon destin était déjà scellé...
Cet apprentissage, sanctionné par un CAP à l'époque, débouchait sur un emploi d'ouvrier professionnel.

La grande épopée du Train Jaune Armée en Allemagne .

Retour à la SNCF qui propose les ateliers de Vitry sur Seine, ou la porte. J'ai choisi Vitry.
Travail à la prime, isolement de la famille. C'était le lot de presque tous les anciens apprentis du Sud-Ouest.
Stage d'aide conducteur à Paris-Masséna en 1967. On nous utilisait à la conduite les jours de fête...
Retour au dépot de St Pierre en 1970. J'ai eu la sagesse d'épouser entre temps une fille de cheminot. Elle savait déjà ce qui l'attendait...

Epoque chaotique, entre l'atelier la semaine, et les utilisations comme aide-conducteur à la route le week-end. La paye n'était pas lourde, et personne ne crachait sur un petit plus. Les conducteurs de l'époque étaient des durs à cuire, et il n'était pas question de faire seulement acte de présence. Nous nous retrouvions "au manche"! Epoque bénie, ou il y avait deux agents sur les machines. L'aide suivait son conducteur comme son ombre. Dure école, mais fiable...

Stage de conduite, puis élève-conducteur. Trains de marchandises, dont beaucoup de nuit. Progressivement, les autorisations machines se sont multipliées, puis les autorisations vitesses ont augmenté, lentement.

En 1990, j'ai la chance de participer au lancement du TGV Atlantique. Mon copain Michel Massinon, ancien apprenti lui aussi, vient de battre le record du monde de vitesse sur rail. Nous nous sommes tous donnés beaucoup de mal pour être à la hauteur de cet engin, qui trainait encore quelques défauts de jeunesse. Ce que nous avons subi à ce moment n'est pas racontable, mais cela reste un moment fort de ma carrière.(voir tégéviste)
Médaille d'or des Chemins de Fer en 1995.
Retraite en 1996. J'ai posé mon dernier TGV (TGVA 376) le 27 Août à 19h10 en gare de St Pierre des Corps. Quelques collègues m'attendaient très gentiment pour me dire au revoir.
Je ne suis jamais retourné !